Travail Attelage Documentation

ENTRAÎNEMENT D’UN ATTELAGE A LA COURSE DE SPRINT

*** SOMMAIRE ***

II - LA NOURRITURE.
IIA - LA RATION.

IIA1 - Problèmes particuliers

IIA2 - Les remèdes.
IIB - PLANNING DE NUTRITION.

III - L’HYDRATATION.

IV - LE CONDITIONNEMENT.
IVA - LES ROUTINES.
IVB - LE MATERIEL.

IVC - PREPARATION DE L’ENTRAÎNEMENT.
IVC1 - Objectifs.

IVC2 - Les pistes.

IVC3 - La température.

V - L’ENTRAÎNEMENT.

VA - LE PRE-ENTRAÎNEMENT.

 

 

VB - LA MUSCULATION.

VB1 - Gestion du potentiel.

VB2 - L’allure de référence.

VB3 - Formation des leaders.

VC - L’ENDURANCE.

VC1 - La charge de travail.

VC2 - Exemple type.

VC3 - Les côtes.

VC4 - Les nocturnes.

VD - LA VITESSE.

VI - LA COURSE.

VIA - LE TRANSPORT
VIB - PLANNING D’UNE JOURNEE DE COURSE.
VIC - LA COMPETITION.

 


ENTRAÎNEMENT D’UN ATTELAGE
A LA COURSE DE SPRINT


Parce que les chiens sont restés longtemps sans une activité sportive régulière, les premières sorties du début d’entraînement sont à considérer avec beaucoup d’attention.
Suivant l’expérience acquise ces dernières années, voici la procédure que je suivrai pour cette saison. 2001 / 2002.
( Les passages importants à retenir sont cités en caractères gras )
Rappel : L’amélioration de la qualité des entraînements et la recherche de la performance passent obligatoirement par une hygiène sérieuse.

- Vermifugation des chiens 2 fois par an. ( Septembre / Avril )
- Désinfection régulière des chenils.
- Traitements anti-parasitaires. 2 bains par an ( Août / Mai )


 

 



Vers le début du mois d’août, je change la nourriture des chiens. La nourriture d’entretien utilisée pendant l’été n’est pas suffisante au besoin du chien qui doit grossir un peu avant de commencer à courir. C’est pourquoi, la ration du chien passe à :

Pour les Mâles (~22 Kg)
250 g de poulet broyé (MG + Prot ani fraîche)
150 g de croquettes* 30/20 (Fibres + Complément)
10 g Complex V Vitamines
10 g d’huile végétale Isio 4 (4 apport diff)
5 g d’huile de foie de morue
Pour les Femelles (~18 Kg) =>
200 g de poulet broyé (MG + Prot ani fraîche)
100 g de croquettes* 30/20 (Fibres + Complément)
10 g Complex V
10 g d’huile végétale
5 g d’huile de foie de morue

- Pour un type d’entraînement court, comme le sprint, favoriser la qualité de l’apport en protéïnes est très important. La différence de performance est tout de suite faite entre une nutrition simple à base de croquettes HP et une nutrition basée sur 60 % de viande fraiche (viande rouge + poulet + panse verte ) et 40 % de croquettes.
- *Les croquettes utilisées sont de marque ROYAL CANIN. J’utilise la gamme PERFORMANCE jusqu’à la fin de la saison de courses.
- Nourri de cette façon 1 mois avant les premiers entraînements, le chien peut stocker et fixer les nutriments dont il a besoin.
Ex : Les vitamines ne font de l’effet sur l’organisme qu’après environ 1 mois. La ration est conservée jusqu’à la fin septembre puis ajustée, souvent diminuée, en fonction de chaque chien pour qu’il retrouve son poids idéal.

 

 

- a) L’APPETIT.

Beaucoup disent que les chiens de lignées courses sont parfois un peu délicats et ont un petit appétit tendant à les faire maigrir lorsque le musher à du mal à gérer le cas.
Je pense que c’est un cercle vicieux qu’il est important de bien comprendre. Ayant vécu tous ces problèmes, je peux affirmer maintenant que sur plus d’une dizaine de chiens, aucun n’est trop maigre et tous mangent voracement...

- b) LES COUSSINETS.

Les différentes huiles végétales et animales jouent un rôle très important dans l’alimentation. J’ai pu constater (c’est très net) l’amélioration quelles apportent à la qualité des coussinets. J’ai fait partie de ceux qui ont eu des chiens avec problèmes de pattes dès les première courses. (ex. : coussinets secs, qui se craquellent et qui mettent du temps à se restructurer)
Avec cet apport en huile, je n’ai jamais plus rencontré ce problème. Normalement, l’huile passe bien, en quantité raisonnable, mais il faut quand même vérifier la bonne assimilation de celle-ci par chaque chien.  

 

 

1 - La première action à mener, dans le cas de chiens grappillant quelques croquettes en guise de repas, c’est mettre tout le monde à la diète pendant 2 jours. Même si les chiens travaillent. Cela n’en activera que plus le recouvrement de leur appétit, normalement féroce à l’origine.

2 - Le deuxième point, également très important, est de respecter la ration nécessaire à chaque chien, mais en restant toujours un peu en dessous de ce qu’ils souhaiteraient avaler. Juste histoire de les laisser un peu sur leur faim !... Cela aura pour conséquence de conserver leur envie d’engloutir goulûment ce que vous leur apportez. Que ce soit leur repas ou le bouillon d’avant l’entraînement.

3 - Chaque chien est différent et n’a peut-être pas besoin de la même quantité que son voisin, même s’il est de poids identique. C’est pourquoi, je regarde, vérifie et tâte tous les jours la morphologie de chaque chien, lorsque je leur amène leur nourriture. Et, j’adapte quotidiennement leur ration. Car ce n’est pas la peine de continuer à surnourrir un chien qui tend déjà à avoir une surcharge pondérale.

4 - La ration du chien est également liée à la façon dont il travaille à l’attelage. Certains, légèrement trop gras auront tendance à couper le galop de ce fait. D’autres profiteront mieux de ce léger embonpoint. Lorsqu’un chien travaille vraiment très bien dans différents contextes, je le pèse pour établir son poids de idéal. (de croisière, dirons-nous) La variante de poids peut aller de plus ou moins 500 Gr pour les femelles à plus ou moins 1 Kg pour les mâles.

5 - Quand les chiens commencent à beaucoup travailler (> 3 Entr / Sem.), j’augmente la ration quotidienne en passant à deux repas par jours. (matin et soir). La quantité moyenne rajoutée va de 1,3 fois la ration quotidienne d’un repas, à 1,5 fois.

 

Le déroulement des différentes journées types peuvent être décomposées comme suit :

 

 

SCHEMA 1
Type journée de repos

 

SCHEMA 2
Type entraînement

 

SCHEMA 3
Type course de neige

 

8 H

 

Nutrition
1/2 de la ration

 

Snackage
1/4 de la ration

 

Snackage
1/4 de la ration

 

9H

 

 

 

Hydratation

 

13H

 

Hydratation (1)

 

Hydratation

 

Course

 

16H

 

 

Entraînement

 

Nutrition
3/4 de la ration

 

19 H

 

Nutrition
1/2 de la ration

 

Nutrition
3/4 de la ration

 

Hydratation

 

(1) Quand je le peux, je conserve la routine d’hydratation, même les jours de repos. C’est très bénéfique pour l’organisme et pour le maintient de la routine !.

Aussi, par grand froid, l’eau du chenil est souvent très froide quand elle n’est pas gelée. C’est pourquoi, les chiens apprécient fortement ce bouillon tiède de jus de viande...


  

Si la nourriture est essentielle pour un bon conditionnement, la gestion de l’hydratation est également un facteur déterminant dans la qualité d’une course.
Partir entraîner vers 16 heures signifie donner à boire vers 14 heures, ( de 1 à 2 heures avant l’entraînement).
Le but du jeu est de vraiment faire boire les chiens afin de provoquer, par saturation, la rétention d’une certaine quantité d’eau dans l’organisme, que le chien utilisera pendant la course...
Connaissant très peu de chiens buvant spontanément de l’eau claire, j’utilise un bouillon obtenu en mélangeant une petite quantité de viande broyée et de croquettes dans de l’eau chaude que je laisse refroidir. Je donne le bouillon légèrement tiède.( Surtout s’il fait très froid) Je leur donne à boire, dans le chenil, suivant la même procédure que pour les nourrir. Chacun à sa place et dans le même ordre. Mes chiens aiment bien boire ce mélange, c’est pourquoi je n’ai pas souvent de problème de déshydratation pendant l’entraînement.

Les quantités varient de 1 bol pour les femelles à 1 bol et ½ pour les mâles. Si un chien fini vite sa gamelle, je n’hésite pas à en redonner un peu. Cependant, je fais attention de ne pas en donner trop. Certains chiens seraient capables de boire presque 1 litre et il y aurait un risque de retournement de l’estomac.
Nota : Si je n’ai pas pu hydrater mes chiens correctement, pour un problème quelconque, je leur donne juste un peu de bouillon avant de partir.
Dans mon cas ce n'est pas trop grave, puisqu'il me faut 15 mn pour les préparer et que j'ai 40 mn de route pour atteindre mes pistes. Et, je les fais pisser sur place avant d'atteler...
Pendant l’entraînement, l’hydratation (" water-stop ") se poursuit grâce à 1 ou 2 arrêts.
Grâce à cela, l’attelage, évitera les sources d’eau ( rivière, flaque...) et continuera sa route sans imposer un arrêt non prévu.xxx

 
Au mois de septembre, toutes les routines, qui conditionnent les chiens, se remettent en place. J’utilise les périodes d’hydratation et de nutrition et de jeu pour travailler la discipline que j’attends d’eux. Mon team est composé de 10 chiens. C’est donc 10 chiens que je dois nourrir, hydrater et entraîner en même temps. C’est pourquoi, pour gagner du temps, éviter les problèmes et économiser mes forces, chaque chien doit être à l’écoute pour répondre instantanément à ce qui lui est demandé. Les chiens aiment bien apprendre de nouveaux exercices. Je pense que le plus important, c’est que le chien sache ce qu’on attend de lui. Les habitudes ( routines) le rassurent. L’inconnu l’inquiète.
Le but des petits exercices est d’apprendre au chien à : ( dans l’ordre )

1 : Etre à l’écoute quand vous parlez.
2 : Associer un ordre, une action, une récompense.
3 : Faire bien du premier coup ( c’est devenu un jeu)
4 : Réagir, anticiper, faire preuve initiative. (La finalité pour un leader, par exemple )

Si le chien ne veut pas faire ce que vous lui demandez, c’est qu’il ne sait pas le faire. Parce que vous l’avez mal habituer à répondre positivement à votre ordre.
Ex : Après quelques temps, chaque chien attend calmement (en totale liberté) devant son porte-gamelle pendant que je prépare leur nourriture. Ils seront servis l’un après l’autre, toujours dans le même ordre, en moins de 30 secondes !

 

Planifier un bon entraînement engendre pas mal de conséquences. Comme expliqué ci-dessus, il faudra prévoir le temps de les hydrater, de les snacker, de charger le matériel, etc, etc...pour un temps d’entraînement qui durera ( pour ma part car mon but est la course de sprint ) une trentaine de minutes. C’est pourquoi, la qualité du matériel d’entraînement est primordiale. Pendant cette courte période, plusieurs champs de travail seront exploités. Les allures, les directions, les arrêts,...C’est pourquoi je ne veux pas avoir, en plus , à me soucier du matériel.
J’utilise une ligne câblée, des bons harnais adaptés à chaque chien et un kart 4 roues très lourd me permettant de prendre 1 passager. Un puissant frein de parc m’autorise les arrêts en toute sécurité. Le matériel est rincé à chaque sortie.
Beaucoup de lignes de trait fabriquées par les mushers sont trop courtes. Pour facilité une bonne amplitude du mouvement du chien dans la ligne et exploiter au mieux sa traction, j’utilise des lignes longues. 90 Cm pour les leads./ 110 Cm pour les tuglines de team / 130 Cm pour les wheels. 20 Cm séparent le pivot des neckline de la fin du module.

 


Rappel
: Pour réussir une bonne saison, il faut définir ses objectifs bien avant d’enfiler les harnais des chiens. Car, la préparation d’un team à la course sprint ou à la longue distance est bien différente...

La construction de l’entraînement qui amènera un attelage à parcourir une distance à sa plus grande vitesse, passe par 4 étapes clé.

1 - Pré-entraînement => Maîtrise des allures, 2 à 4 kilomètres, autant d’arrêts que nécessaire. ( ~ septembre)
2 - La musculation => Basse vitesse, kilomètrage défini, ~2 arrêts par entraînement. ( ~ octobre)
3 - L’endurance => Basse vitesse, kilométrage croissant, moins d’arrêts.( ~ novembre)
4 - La vitesse => Vitesse croissante, kilométrage croissant jusqu’à max., pas d’arrêts. ( ~ 2ème moitié de décembre jusqu’à objectif de la course )

Rappel : L’allure est le terme employé pour décrire le type de mouvement. Pour les chiens, on rencontre le TROT, le PETIT GALOP et le GALOP. ( " Lope and Galop " en anglais )
Le pas étant difficilement utilisable !



 

Dans cette phase de préparation, j’ai défini et parcouru au préalable les différentes pistes sur lesquelles un type de travail précis sera demandé. La qualité des pistes est très importante. C’est un facteur à gérer pour conserver les pieds (articulations, coussinets...) des chiens en bon état.
Dans le début de la saison, je vais faire beaucoup plus de kilomètres en camion afin de privilégier des pistes " douces ". La plupart sont situées en bord de mer. La nature du sable peut également varier. J’utilise les pistes de sable mou le plus souvent. Comme on peut difficilement emmener un kart de 500 Kg pour un attelage de 10 chiens, les 260 Kg ( poids du kart + pilote + passagers) sont suffisants pour adapter la charge de travail demandée à ce moment. Cela permet aussi d’être sûr de pouvoir tenir l’attelage au freinage !


Les pistes de sable dur ou les chemins de forêts en terre battue seront nécessaires pour les périodes d’endurance et de vitesse. J’évite au maximum les routes de goudron. Si le passage est court, l’attelage est mis au trot, ainsi que sur les chemins empierrés, synonyme de blessures aux coussinets. J’ai également rayé des cartes les pistes où la boue est dominante car je pense que si les chiens sont concentrés sur leur travail, ils n’apprécient pas plus que ça d’en prendre plein la gueule !

Le relief entre également en ligne de compte. Dans mon programme d’entraînement, je l’intègre dans la période d’endurance. Le relief permet de bien maintenir la structure musculaire voire de continuer à l’augmenter, au moment où le poids de l’ensemble tracté (kart + moi-même ) a nettement diminué.

 

 

C’est un sujet primordial que bien des mushers ne respectent pas assez à mon avis. Vous avez certainement remarqué que vos chiens ont toujours eu une pêche d’enfer, lors de vos premières sorties sur les pistes enneigées des froides vallées de montagne. Beaucoup auront compris que grâce à cette basse température avoisinant souvent les -5 °, les chiens travaillent fort, régulent mieux, récupèrent plus vite. La température idéale pour ces chiens serait autour de -15 ° C.
- Au dessus, l’organisme fatigue en essayant d’évacuer l’excès de calories. ( ! coup de chaleur !)
- Au dessous, c’est le contraire. Le chien lutte pour retenir ses calories et en produire d’autres afin de conserver sa chaleur corporelle.  

 

C’est pourquoi, pendant l’entraînement d’automne, il faut vraiment porter une grande attention à cette température qui génère à elle seule une charge de travail considérable pour le chien lorsqu’elle tend à dépasser les 13 °C.

Depuis la période de musculation et jusqu’à la fin de la saison, j’annule purement et simplement l’entraînement prévu s’il fait plus de 13°C. Car je pense qu’un jour de repos est largement plus positif qu’un entraînement qui tourne mal à cause de la " chaleur ".

Et, cette année, j’ai encore mieux entraîné car j’ai, encore plus que jamais, tenu compte de ce paramètre.

Il faut intégrer et croire le fait que le chien souffre très vite lorsque sa séance de travail s’effectue dans une fourchette de température qui n’est pas compatible avec son système de thermo-régulation.

La conséquence directe d’un entraînement comme celui là, est que le chien en gardera un souvenir très négatif et associera : Entraînement égal souffrance garantie.

Et, s’il y a plus de souvenirs négatifs que positifs, le chien jouera la carte de la réserve maximum.

Bienvenu, alors, dans la deuxième moitié du classement, la dernière bien sûr !  

 

Remarque :  

 

La compréhension et l’application de ce paragraphe engendre une progression spéctaculaire des performances d’un attelage.
C’est, peut-être, pour nos régions, le facteur d’amélioration le plus rapide...

 


Pour mon attelage, la période de réelle musculation commence vers la fin du mois de septembre... Auparavant, les chiens auront à peu près parcouru une quarantaine de kilomètres. Cela dépend également plus ou moins du moment de la reprise. Les premières sorties seront utilisées pour remémorer les ordres, les acquis et " dérouiller " les chiens. La charge tirée par le team (10 ) est autour de 350 Kg lors des premiers entraînements. La formule théorique utilisée serait de 50 Kg par chien, dans le cas d’une piste parfaitement droite et très roulante.

Cette période de pré-entrainement est très importante et représente une dizaine de sorties. Elle permet de reconditionner l’attelage progressivement en gérant les différentes aptitudes de chaque chien ( les yearling par exemple ), tout en évitant les problèmes de petite traumatologie ou de casse musculaire engendrés par une reprise trop brutale. ( de musculation ) Le kart est solidement attaché au camion par un câble et la ligne étendue sur le sol dans la direction du départ. Mes chiens sont harnachés dans le chenil. Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu de chiens mangeurs de harnais, pendant le trajet. Aussi je trouve que c’est un gain de temps, surtout au début lorsqu’il faut travailler la discipline et le calme demandé au départ.

Cependant, la procédure adéquate, est de passer le harnais lorsque le chien est emmené sur la ligne pour être attelé. Cela indique le début de l’entraînement et évite de stresser les chiens les plus délicats pendant le transport. Au même titre, vous retirez le harnais, en fin d’entraînement, avant que le chien ne retourne en boxe. Je n’ai pas opté pour cette méthode. En effet, celle-ci est souvent employée par des mushers professionnels consacrant parfois des journées entières à l’entraînement et ayant plusieurs dizaines de chiens à passer. Possédant souvent des chiens de tailles identiques, ils laissent les harnais accrochés à chaque tug line et amènent leurs chiens dedans. Ils prennent leur temps pour atteler et calment les chiens de cette façon, attendant qu’ils se mettent en ligne... J’attelle mes chiens dans le calme, deux par deux, en essayant d’éviter tout symptôme d’énervement susceptible d’exciter l’attelage. Néanmoins, mes dix chiens sont en ligne en 5 minutes. La méthodologie qui m’intéresse étant Canadienne, j’utilise les ordres américains pour la plupart.

" NO " ARRÊT IMMEDIAT DE L’ACTION EN COURS
" HAA, GEE "/ GAUCHE, DROITE
" WHAOO, EASY, GO AHEAD " / ARRET, DOUCEMENT, DEVANT
" STAY, GET UP, TROT " / PAS BOUGER, GALOP, TROT
" GO HAA, GO GEE " / SERRER A GAUCHE, SERRER A DROITE
" COME HAA, COME GEE " / DEMI TOUR A GAUCHE, DEMI TOUR A DROITE

Avant le départ, chaque chien doit être en position, à sa place. Pour les préparer j’ordonne :
" ARE YOU READY ? "/ VOUS ETES PRETS ?

 

Si les chiens sont tous à leur place, je libère le mousqueton du câble. Si un chien n’est pas à sa place, je vais le mettre du bon côté de la ligne tout en lui disant : " STAY ! "
Il ne faut pas beaucoup d’exercices ( ~ 5 ) comme celui là, pour que l’attelage enregistre la position demandée au départ, même pour les jeunes... Juste avant de lancer l’attelage, j’initialise le compteur électronique afin d’être sûr d’avoir toutes les données de l’entraînement. La vitesse est stabilisée, autour de 13 Km/h. Pour maintenir cette faible allure, je freine dès le départ. Dans ces premières sorties très courtes, je fais 1 arrêt pour reposer et hydrater les chiens.
Cette vitesse est appropriée aux premières mises en jambe pour les adultes, et permet aux jeunes qui n’ont jamais été attelés, de découvrir calmement toutes les difficultés qu’ils doivent corriger. ( Soit naturellement, soit avec l’aide du maître) La distance de travail est de 2 à 4 kilomètres maximum et dépend directement de la température.


Tout au long de la saison, je note les données enregistrées par le compteur électronique, indispensable pour une bonne gestion des distances, des vitesses et des durées de travail.

Un bon entraînement se construit avec un ensemble de paramètres bien précis : - Distance
- Vitesse moyenne de travail ( le compteur électronique stoppe le chrono pendant l’arrêt)
- Température
- Poids du kart (souvent Kart + 1 personne + moi-même )
- Nombre de pauses (normalement, pas plus de deux)

Je fais varier les distances de travail de 4 à 8 kilomètres en fonction de la température. Dès le départ, je freine pour maintenir l’attelage à une allure modérée autour de 16 km/h. Cette vitesse, est due aux températures encore un peu élevées à cette période, et, au manque de condition des chiens. Cependant, c’est très net, les chiens sont maintenant très dérouillés de leur inactivité d’été.
La plupart des premiers entraînements s’effectue au petit galop. Et je cherche à garder ce rythme pendant toute la durée du travail. Si je sens que les chiens ne vont pas tenir l’allure, je les stimule pour les conserver au galop encore quelques secondes, puis leur demande de passer au trot (ralentissement). Pour demander le changement d’allure, je dis simplement " EASY " et freine l’attelage jusqu’à ce que tous les chiens soient au trot.
Je les laisse trotter sur quelques centaines de mètres pour leur permettre de réguler leur rythme cardiaque et reprendre une respiration plus lente et régulière. Puis je les arrête avant que l’envie de repartir au galop ne les regagne.
La procédure décrite ci-dessus est très importante. Elle contribue à établir la relation obligatoire entre l’attelage et le musher.

Car, dans tous les cas de figure, c’est le musher qui gère le potentiel de l’attelage, jamais le contraire !

 

 

Le déroulement d’une course de vitesse se construit sur la stake-out par l’étude du relief et l’élaboration d’une stratégie où vont s’exprimer différentes allures demandées par le musher. ( Voir Chapitre V. La course ).
C’est pourquoi, dans la recherche de performances, ce n’est pas la peine de continuer si vous n’avez pas ou mal appris cette relation à votre attelage !
L’arrêt va durer 2 à 3 minutes. Il est destiné à reposer les chiens et à les réhydrater. Cette phase de l’entraînement est appelé repos passif. J’attends un peu qu’ils reprennent leur souffle avant de sortir le seau d’eau du sac de chargement sanglé sur le kart. Je remonte l’attelage pour regarder chaque chien. (vérifier leur harnachement et contrôler quelques pattes).
Puis je place le seau sous la ligne entre deux chiens. Dans le seau, c’est de l’eau claire. La quantité d’eau qu’ils ont envie de boire dépend de la température. C’est pourquoi je contrôle les quantités qu’ils absorbent.
J’habitue les chiens à rester " calmes " et à leur place jusqu’au moment du départ. Le ou les passagers embarqués sur le kart restent dessus. Ils sont, au début de la saison, les garants de ma sécurité lorsque les chiens veulent repartir un peu plus tôt que prévu !
Plus tard, ( fin octobre ) la discipline demandée sera telle que les chiens ne bougeront pas avant l’annonce du départ. De plus, le puissant frein de parc agissant sur les deux roues à crampons arrière ancre bien le kart sur la piste.  

  


J’ordonne le départ ( " O.K. ") et freine aussitôt la vitesse des chiens qui repartiraient bien à " fond les gamelles ". Je stabilise donc leur galop entre 16 et 18 Km/h max....
Cette vitesse de déplacement sera vraiment l’allure de référence pendant toute la période de musculation et d’endurance, jusqu’à la mi-décembre. A aucun moment, je ne cherche à tester la vitesse des chiens pendant cette période. La vitesse est contradictoirement l’ennemi N°1 d’un bon entraînement d’attelage.

Vers la fin décembre, une vingtaine de jours sont suffisants pour atteindre la vitesse de croisière demandée en course.
Dès le 2 ou 3ème kilomètre, j’évalue la forme physique des chiens afin de raccourcir ou rallonger le circuit et d’anticiper les sites des autres arrêts. Car, ce n’est pas la peine de boucler un circuit si les chiens présentent des signes de faiblesse dès le premier tiers de la piste. Généralement, l’estimation de la distance prévue et du nombre de pauses est correcte. Elle prend évidemment en compte la température.
Les arrêts sont conditionnés par l’attitude de l’attelage; baisse de régime ou longue période depuis le dernier arrêt... Si le régime baisse et que je suis à moins de 3 kilomètres du camion, j’ordonne le passage au trop sur quelques centaines mètres, de sorte que ce repos actif soit efficace, mais termine toujours au galop, légèrement plus rapide que l’allure de référence.


Les arrêts et les passages au trot, ordonnés par le musher, ont pour but de ne jamais dégoutter les chiens, évitant toutes formes de souffrances physiques...

Les périodes de galop, également planifiées à l’avance et désirées par l’attelage ont pour but de placer le chien dans une situation positive de réussite.
Le chien se fera vraiment plaisir et s’économisera moins parce qu’il sait qu’il n’aura jamais à en souffrir !!!...

 

 

De retour au camion, l’arrêt final de l’entraînement, suit la même procédure que lors des pauses. Repos et hydratation. J’attends la récupération totale des chiens en laissant l’attelage en ligne. Je félicite chaque chien en les caressant pour faire tomber la pression de l’exercice. Je ne les rentre pas dans les boxes avant que la respiration et le rythme cardiaque ne soient redevenus normaux. Pour obtenir une motivation optimum des chiens, je fais varier les circuits à chaque entraînement ou je les parcours dans un sens puis dans l’autre, si j’ai défini un type de travail précis correspondant à la qualité de la piste.
Le début de la période de musculation ( fin septembre), compte 2 à 3 entraînements par semaine pour atteindre 4 entraînements fin octobre.



La tâche la plus difficile est de former un chien de tête sans l’appui d’un leader expérimenté.
J’intègre la formation des jeunes leaders pendant la période de musculation, et jusqu’à la fin de la saison, bien sûr. La vitesse est modérée et je prends mon temps pour assurer l’exécution d’un ordre.

C’est la clé de la réussite pour former un jeune leader. Ne jamais laisser tomber un ordre que vous avez donné à la tête d’attelage !

La méthode la plus rapide consiste à répéter une piste facile que l’attelage connaît vraiment bien. Par exemple, l’utilisation d’un quadrillage de pistes de forêt est très propice à cet exercice. Il peut vous apporter 4, 6 ou 8 virages à droite, ça dépend de l’angle. Je travaille donc le " GEE  " en bouclant le circuit, sur 2 ou 3 petits entraînements consécutifs, toujours dans le même sens.
Si le jeune chien ne fait pas ce que je lui demande et s’engage sur la gauche, j’ordonne :

NO Lexa, NO ! - J’arrête l’attelage, attends un peu et répète l’ordre indiquant la bonne direction :

GEE Lexa, GEE ! - Si le leader ne réagit pas (et c’est bien normal au début) je descends et l’emmène calmement dans la bonne direction, en lui répétant l’ordre correspondant:

GEE Lexa, GEE !

Pour vérifier si le jeune leader a bien compris le " GEE ", j’emmène l’attelage sur une autre piste, de même genre. Je suis la même procédure pour travailler le "  HAA ".
Le plus important est de placer le chien en situation de réussite. Et, en quelques leçons bien construites, le chiens reconnaît très vite sa gauche de sa droite. Plus tard, dans la saison, les ordres donnés au leader deviennent plus précis :
Une dizaine de mètres avant la direction, j’attire l’attention du chien :

"Lexa, we’re going to take the GEE " - Le leader vise son objectif, se déplace vers l’extérieur et accélère.

GEE ! " - Le leader entre dans courbe, serre près de la corde, ressort à l’extérieur et reprend l’allure.

GOOD DOG  " - Tout c’est bien passé et je félicite les chiens.

On peut aller très loin dans les actions de précision qui définissent la qualité d’un très bon chien de tête. Par cette logique, je n’ai jamais eu autant de facilité à avoir de bons leaders. C’est juste une question de travail progressif, de répétitions, de patience et de chien... Car, si tous les huskies ne courent pas à la même vitesse, tous les jeunes chiens ne peuvent pas être leader au sens large du terme.

C’est pourquoi, quand je décide de former un nouveau leader, je mise sur un chien qui, à première vue, en a toutes les caractéristiques. Je recherche un chien bien dans sa tête, aimant obéir, tenace, rapide et très proche de moi. Dans mon attelage, 8 chiens sur 10 sont des leaders confirmés. Les femelles sont plus précises que les mâles mais impriment un peu moins de vitesse et de puissance à l'attelage. Dans tous les cas de figures, sans tenir compte de la connaissance des directions, je n’insiste pas pour former un chien qui ne réagit pas positivement au premières étapes de sa formation. Un chien né pour être leader s’en sort très facilement.

Mais aujourd’hui, je n’ai plus grand chose à faire si ce n’est attacher le chien, en tête d’attelage. En effet, je m’appuies sur LEXA, femelle Leader de 6 ans qui se charge de former les jeunes chiens, en tête. Elle même ayant été formée par sa mère LOKIBODEN'S MARY. Par mimétisme et sans erreurs, le yearling enregistre aussi très vite les actions faisant réponses aux ordres du musher. Depuis cette saison, Lexa & Moly contribuent à leur tour à la formation de nos jeunes leaders tels Phoenix et Planner.

Quelques uns de nos leaders ...

Leaders: Mary & Skip
Leaders: Lobo & Métal
Leaders: Lexa & Moly
Leaders: Planer & Pheonix
Leaders: Willy & Nico
Leaders: Planer & Moly

Liste des commandes associées aux circonstances :  

" NO "   (Une des commandes les plus importantes) - Indiquer une erreur de décision. - Arrêter l’action cours.

" HAA / GEE "
  - Choisir direction dans une fourchette, un carrefour
- Quitter la piste, couper une piste.

" We‘re going to take the HAA/ GEE "
  - Attirer l’attention du leader sur une direction à prendre.
- Prévenir une difficulté.
- Se positionner par rapport au virage.

" WHAOO "
  - arrêt total

" EASY "
  - Ralentir.
- Faire attention
- Passer au trot.
- Maintenir le trot
" GO AHEAD "

  

- Aller devant, Traverser un carrefour, Rester en ligne.
- Garder une cap ( sur une plage )
- Eviter de s’approcher de quelque chose. (Chiens, gens, ...)

" STAY "
  - Rester en position.
- Se calmer, Pas bouger.

" GET UP "
  - Passer au galop.
- Accélérer.

" GO HAA, GO GEE "
  - Serrer à gauche / droite sans changer de direction.
- Changer de côté sur une piste.
- Contourner une marre d’eau, un obstacle par la gauche / la droite.

" COME HAA, COME GEE "
 - Demi-tour en passant à gauche / à droite du kart / du traîneau

Les erreurs à éviter.  
1 - Quand le leader se trompe, je freine sans direWHAOO  " car dans ce cas l’attelage n’est pas responsable. Le " NO  " suffit à lui faire comprendre que le leader s’est trompé. Aussi, il ne faut pas lui accorder ( si vous ditesWHAOO ") le fait de s’arrêter lorsqu’il ne sait pas ou fait une erreur. C’est vous qui freinez l’attelage, mais pas le leader qui s’arrête ou ralentit. Sinon vous risquez de former un chien de tête à tout piler quand il a un doute !

2 - Ne pas crier vos ordres, le chien entend 30 fois mieux que vous. Parler calmement suffit.

3 - Ne répétez pas sans arrêt, les ordres. Le chien de tête qui connaît une commande n’a aucune raison d’attendre que vous l’ayez répété 10 fois pour l’exécuter.

4 - Ne donner un ordre précis que si le chien de tête en a besoin et peut l’exécuter. Une courbe naturel d’une piste, sans changement de direction, ne doit normalement pas donner lieu à un ordre. Au plus, vous pouvez attirer l’attention du leader si vous pensez qu’il y a danger.

5 - Ne pas commencer avec des chiens trop jeunes. 2 saisons dans attelage avant au moins.

6 - Au départ de l’apprentissage, ne pas mettre trop de pression sur lui, ni trop de chiens derrière. 6 est un maximum.

En résumé : Soyez clair, bref, et logique. Un ordre de vous, une action du chien, une réaction de vous.

Le travail d’endurance ne varie pas énormément du travail demandé pendant la période de musculation des chiens. Seuls les paramètres évoluent :

- Le nombre des entraînements augmente ( 3 à 5 par semaine )
- Le poids du kart ( souvent Kart + 1 personne )
- La " charge de travail " subi un transfert.
- Le nombre de pauses diminue.
- La vitesse de référence est autour de 18 Km/h.
- Le relief entre en scène.
Je travaille progressivement l’attelage en endurance lorsque les pauses paraissent moins nécessaires, que les températures commencent à descendre sous 10 °C et que les chiens semblent pouvoir effectuer ¼ de piste en plus lorsqu’ils arrivent au camion. (peu essoufflés.)
L’endurance se gère en terme de " charge de travail ". Rien à voire avec le poids du kart ! C’est un total de paramètres qui engendrent une dépense d’énergie. (distance + vitesse + température + pauses )

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la charge de travail peut être identique dans des contextes totalement différents. ( et vice versa )

- Un attelage de 10 chiens qui tire un kart de 300 Kg par 15 degrés à (environ) une charge de travail deux fois plus élevée que celui qui tire un kart de 300 Kg par 0 degré.

 

- Un attelage de 10 chiens qui tire un kart de 150 Kg sur 8 kilomètres à (environ) la même charge de travail que celui qui tire un kart de 300 Kg sur 4 kilomètres .

C’est pourquoi je note précisément les données de chaque entraînement. Je gère la charge de travail suivant une séquence à peu près logique de 4 ou 5 entraînements.
Le tableau ci-dessous indique la chronologie avec laquelle je fais varier le travail.

 

 

SEQUENCES 1

 

SEQUENCES 2

 

SEQUENCES 3

 

 

VARIATION DE LA CHARGE DE TRAVAIL A L’ENTRAINEMENT

lundi

- repos -

supérieure au précédent  

supérieure au précédent 
mardi

égale au précédent  

- repos -

- repos -

mercredi

- repos -

supérieure au lundi  

égale au lundi 
jeudi

inférieure au mardi  

- repos -

- repos -

vendredi

- repos -

- repos -

égale au lundi 
samedi

égale au mardi  

égale au mercredi  

supérieure au lundi 
dimanche

inférieure au mardi  

égale au lundi  

égale au lundi 


Séquences ( ex :): S1 / S1 / S2 / S1 / S2 / S2 / S1 / S2 / S3 / S1 / S2 /S2 /S1 /S1 /S3...
Nota : Le tableau dont je me sers est une base de référence, un repère. Il ne tient pas compte de la condition des chiens à l’instant T. C’est pourquoi il faudra toujours s’assurer que la condition physique des chiens peut suivre la courbe décrite par le tableau.

Aussi, certaines semaines seront consacrées à passer un cap difficile en utilisant au mieux la séquence N° 2. Celle-ci met en oeuvre une augmentation très progressive de la charge de travail.
Remarque :
On ne fait jamais progresser la charge de travail si l’attelage a affronté quelques difficultés (Coupure de galop imprévue, trop de pauses, coup de fatigue...) pendant l’entraînement.

Le mardi
- Vitesse moyenne, 20,6 Km/h
- Distance, 7 Km
- Pause, 1
- Température, 10 °C
Pour que la charge de travail du jeudi soit inférieure au mardi, il faut adapter la distance, les allures, ou les pauses en fonction de la température. ( que l’on ne contrôle pas ! ) La vitesse se maintiendra autour des 18 / 20 Km/h.
Possibilités pour le jeudi :

 

 

1

 

2

 

3

Température 14 °C ( > au mardi) 12 °C (> au mardi ) 10 °C ( = )
Vitesse ( relevé compteur ) 19,5 20,6 19,3
Distance 4,5 Km / Galop + Trot 5 Km / Galop 6 Km / Galop
Pause sans 1 pause 1 pause

C’est le même principe lorsque le prochain entraînement doit être supérieur au précédent...

Vers le début du mois de Novembre, j’intègre le relief ( les côtes ) à mes entraînements. Jusqu’alors, nous avons eu pas mal de travail pour gérer, en même temps, tous les autres paramètres ! Lorsque deux ou trois sorties sont bien passées ( souvenir très positif pour les chiens ), et que l’on est dans le même contexte climatique (~ même T°), je mise sur une piste ayant le même nombre de kilomètres que précédemment, mais avec quelques côtes. Dans ce cas précis, j’établis les allures de l’attelage en fonction de la position des côtes sur piste. En effet, si vous laissez les chiens galoper jusqu’au moment ou ils vont attaquer la montée, tout laisse présager qu’ils ne garderont pas longtemps leur allure ( galop, 18-20 Km/h ) et qu’ils couperont le galop pour trotter jusqu’en haut. Le but des différentes procédures utilisées, est d’associer une circonstance à une action pour favoriser les gains de temps à l’entraînement et donc en course. Or, une côte est une perte de temps si on a pas appris aux chiens à l’aborder.

500 mètres avant la côte, je passe les chiens au trot et les maintiens dans cette allure jusqu’au pied de la côte. Bien sûr, l’attelage a envie de repartir au galop depuis quelques dizaines de secondes. Je relâche doucement les freins dès qu’on commence à monter. L’attelage a bien récupéré pendant ce repos actif et chaque chiens se lance au galop pour avaler la pente, comme si c’était plat. En haut de la côte, je repasse l’attelage au trot sur quelques centaines de mètres (récupération) ou décide d’une pause (hydratation), puis je reprend l’allure au galop.

Les chiens ne mettrons pas beaucoup de temps à se rappeler avec quelle facilité ils affrontent les pentes. Ils en garderont un souvenir trés positif. Répétez cette procédure à chaque fois fera de vos chiens des " bouffeurs de côtes ", et vous gagnerez énormément de temps.

Il y a quelques années, la recherche des basses températures (< 13° ) me faisait lever de très bonne heure, au petit matin, pour entraîner les chiens. Je ne savais pas alors qu’un bon entraînement passait par des phases de snackage et d’hydratation 3 à 4 heures avant de courir. N’ayant aucune envie de me lever vers 2 heures du matin, j’ai dû reconsidérer nos heures de sorties. Les avantages sont multiples.
Très vite, l’automne sombre dans l’hiver ( surtout chez nous en Normandie ) qui nous amène ses longues nuits.
Très vite, j’attelle de nuit. L’entraînement en nocturne ne me dérange pas, au contraire. C’est de toute façon l’inévitable période par laquelle il faille passer pour mettre toutes les chances de son côté!
Pour moi, la nocturne est synonyme de basses températures, de motivation extrême pour les chiens, de tranquillité sur les pistes, et d’un créneau horaire convenable. (à 20 heures, je suis rentré )

En semaine, je snacke et hydrate les chiens vers 13 heures, avant de repartir au travail.
Si je ne peux pas remonter chez moi le midi, c’est ma femme qui s’en occupe. Comme les chiens répondent, par habitudes, à des routines précises, n’importent qui peut accomplir cette tâche à partir du moment ou cette personne fait, gestes pour gestes, exactement comme moi.
Je pars donc entraîner vers 17 Heures.
course de Paucourt


Le plus important, c’est le matériel ! Fini le temps où je partais avec ma Petzel dans la poche, qui n’éclairait à peine le bout de la queue de mon wheel.
Il fait nuit, certes, mais j’y vois presque comme en plein jour !
J’ai équipé mon gros kart de deux " longue portée " et d’une batterie de voiture. Elle tient 3 à 4 sorties avant que je la remette en charge.
Le week end, si la température le permet, je fais un entraînement de jour pour changer un peu.

C’est pour moi une phase très agréable, car comparer aux autres, on voit au fil des sorties, se dessiner le résultat de ce que l’on a durement construit depuis plusieurs mois.
Travailler la vitesse, c’est découvrir et dérouler doucement un potentiel qui a toujours existé.
Je commence vers la mi-décembre, en fonction de mes échéances de courses.

Les paramètres à gérer sont :
- Le nombre d’entraînements ( 4 à 5 par semaine )
- Le poids du kart ( Kart 4 roues + 1 moi-même )
- La charge de travail évolue (- de poids, - de chaleur, + de distance, + de vitesse)
- Pas de pause .
- La vitesse augmente.
- Le relief.
Pour éviter une transition trop brutale de la charge de travail correspondant à l’allégement du poids du kart, je redémarre les entraînements par de faibles distances. C’est pourquoi, souvent, je choisis une piste plate de 6 kilomètres environ. Je les freine pour maintenir l’allure de référence et lâche légèrement les freins sur les deux derniers kilomètres. (22 /23 Km/h) L’attelage n’a pas trop de problèmes et passe cet exercice sans grandes difficultés.

Le but est de vérifier que chaque chien est capable de maintenir une allure de galop, sans pauses, en conservant une respiration régulière bien en dessous de leur V.O2 Max. (Vitesse d’Oxygénation maximum ).
A partir de ce moment, je fais varier, progressivement, la distance et la vitesse. En moins de trois semaines, l’attelage est amené à courir des distances de 8 kilomètres en un peu moins de 18 minutes.
Lorsqu’ils ont atteints ce niveau, je travaille la vitesse entre 8 et 13 Km maximum. Je vais rarement au dessus car je réserve mon attelage pour le moment où son pic de forme et la période de courses sur neige se confondront.
2 entraînement sur cinq sont destinés à maintenir la musculature. Pour cela je reprends le gros kart ou place un sac de ciment sur le 4 roues. La distance est diminuée mais je les laisse essayer de conserver la vitesse du dernier entraînement.

 

 

Comment parler des courses de traîneaux sans évoquer les moyens de transport utilisés pour se rendre sur les lieux.
Je veux parler bien sûr des camions, des remorques et de leurs boxes à chiens. Il faut considérer et prendre en compte le fait que les chiens passent énormément de temps dans leurs boxes. C’est pourquoi, les aménagement de ceux-ci rentrent directement en ligne de compte dans la réussite d’une bonne course.
En effet, le chien contraint dans un espace ne correspondant pas à une position naturel de sa morphologie, n’arrivera pas à ce décontracter de la longueur du voyage ou de sa première course. Aussi l’excès d’acide lactique stocké dans les muscles oblige le chien à devoir bouger de temps en temps pour éviter les crampes... Les dimensions que j’utilise sont 1,10 m X 0,60 X 55 cm (L x l x h) par boxe de deux chiens. Les portes font 40 cm au carré.
La ventilation de votre véhicule est aussi un facteur très important pour un repos confortable. Ni trop chaud, ni trop froid et bien ventilé. Un lanterneau est très efficace ainsi que des grilles d’entrée d’air sur les côtés. Pour connaître l’état de l’air à l’intérieur du fourgon, j’ai souvent placé un thermomètre et réajusté les ouvertures en fonction.
Je pense qu’un air autour de 10 ° est correct.

La veille au soir de partir, j’ai bien insisté sur l’hydratation ( bon bouillon ) des chiens pour compenser le manque du lendemain.
3 heures, le vendredi. - Je pars de très bonne heure pour arriver tranquillement en fin d’après midi ayant à chaque course, toute la France à traverser. Pendant le trajet, nous nous arrêtons toutes les 4 à 5 heures. A l’arrivée, je suis le planning du samedi soir décrit ci-dessous.


Samedi matin, 7 heures 30.
Lever et sortie des chiens. Aussitôt, je sors la viande de la boite Thermos, les croquettes, et l’eau chaude pour préparer le snackage du matin.

8 heures, : Snackage des chiens. Si j’ai le temps avant la course, je prévois l’hydratation des chiens avec le bouillon vers 9 heures au plus tard. Sinon, je les snacke et hydrate en même temps.

Vers 9 heures, (ça dépend du temps...) Je rentre les chiens dans leur boxes.  

 

C- 45 minutes. Une quarantaine de minutes avant la course, les chiens sont ressortis sur la stake-out. Je refais un passage avec de l’eau claire, au cas ou un chien ait soif. Et je commence à atteler une dizaines de minutes avant mon départ.

Compétition.
Dès le retour de la course, je donne une gamelle d’eau par chien. Si froid---> boxes et si beau temps --->stake out

entre 16 et 17 heures. - Après que les chiens se soient dégourdis les pattes, je leurs donne leurs repas. La nourriture en course est la même qu’à l’entraînement. je rentre les chiens dans les boxes aussitôt après le repas, jusqu’à 19 heures. Car, les chiens sont comme vous, ils ressentent le froid lorsqu’ils ne bougent pas. Et ce n’est pas la peine qu’ils se fatiguent à brûler les calories que vous venez de leur donner. Ils en auront beaucoup plus besoin plus tard ! pour la 2ème manche...

19 heures. Après une période de repos très propice à une bonne digestion, la meute est ressortie pour la dernière hydratation avant la nuit.


22 heures 30. Dernière sortie des chiens avant la nuit, pour les besoins.

La course est le reflet du travail effectué par le musher et son attelage pendant la longue période d’entraînement. Car, c’est pendant la compétition que pourront s’exprimer l’ensemble des connaissances maîtrisées par le musher, et les chiens.
Je prends toujours le plus de renseignements sur la piste. L’expérience m’a appris à gérer les allures de mes chiens en décomposant la distance de la piste en 3 tiers. Le tiers " départ ", le tiers " milieu " et le tiers " final ".
Dans le cas d’une piste toute plate, les vitesses associées à ces 3 portions sont:

Le tiers " départ "

 

- Je retiens les chiens afin que leur vitesse soit légèrement inférieure à leur vitesse de croisière libre.

Le tiers " milieu "

 

- Je laisse progressivement la vitesse se dérouler, sans contrainte. Je régule la vitesse dans les descente afin qu’elle ne varie pas. (Eviter la sur-vitesse) - J’essaye de toujours évaluer leur niveau de réserve par rapport aux relances et à leur respiration. Car il est préférable de prévenir un essoufflement en réduisant un peu la vitesse de l’attelage, que d’attendre, ne rien voir venir, et se retrouver avec un attelage au petit trot. Aussi, il ne faut pas très longtemps, dans un galop plus lent et si la T° est basse (0°C), pour retrouver le bon rythme respiratoire, et relancer à nouveau.

Le tiers " final "

 

Il est bien sûr fonction de la condition des chiens à ce moment de la course. Normalement, si les 2 premiers tiers se sont bien passés, le potentiel de l’attelage reste entier, et, c’est dans cette partie que l’on demandera le plus d’effort aux chiens en " appelant " à la vitesse. Dans cette dernière période de course, je fais le maximum pour que la charge de travail demandée aux chiens, ne représente que la vitesse. Le reste étant compensé, au mieux, par un patinage régulier, efficace et précis.
Il faut plusieurs années de compétition pour savoir gérer, maîtriser et comprendre tous les petits problèmes annexes qui tendent à perturber les chiens.
- Toutes les routines et les repères qu’ils connaissent, sont quelque peu modifiés - Beaucoup de stake-out, et beaucoup de chiens alentours. - Un climat complètement différent. - Le stress provoqué par la compétition. (Les chiens savent bien que ce n’est pas comme à l’entraînement, et ressentent parfaitement le travail de vitesse qui leur ait demandé )...
Vous savez tout ou presque tout, alors maintenant, à vous de jouer.............

 

 

Manuel écrit par Cécile et Marc LETOUZE

Edité le 20 février 1997.

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