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8e étape - Méribel - Samedi 15 janvier 2000

 
Lobo/Moly

Lexa/Willy

London/Leader

 
Cécile prépare les chiens avant le départ...

Hier, vendredi, était jour repos pour les chiens, …et le musher.

La final du Trophée de Savoie, c'est ici, à Méribel.

La piste est réputée pour être très dure.Une partie extrêmement rapide et l'autre, physique. Et, je ne peux toujours pas compter sur Métal, qui ne se remet pas de sa blessure musculaire. Heureusement, Moly tient le coup. Elle me surprend même vraiment par son endurance. Skip remplacera Lexa pour la final de demain. Ce n'est pas l'idéal car Skip n'est pas à l'aise dans les parcours trop rapides. De toute façon, je n'ai pas le choix.

L'organisation fait partir les attelages un par un, toutes les minutes. Sur les 21 candidats de la catégorie " 6 chiens ", je pars en 5ème position. La piste est vraiment belle, large, glissante. L'attelage, lancé à grande vitesse dans la descente qui nous enfonce dans la vallée, ne tire pratiquement rien. Mon traîneau est bien farté. Il glisse tout seul. Dans ces longues descentes, la vitesse de l'attelage est contrôlée, régulée en permanence par de petites pressions des talons sur la neige.Je recherche la symbiose la plus parfaite entre la foulée de chaque chien légérement en appuis sur l'encolure de son harnais, la tension de la ligne de trait et la glisse du traîneau. Dans ce cas, le travail du chien est principalement respiratoire, l'effort purement physique est moindre, cependant, toute erreur de trajectoire ou déséquilibre de la foulée conduit à une dépense d'énergie énorme à cette vitesse pour recouvrer l'allure. Le bruit émis par leur respiration est un bon indicateur pour prévenir d'un éventuel essoufflement.

J'imagine souvent que la ligne de trait est en ficelle de cuisine afin d'adoucir toutes mes actions qui tendent à influencer la course des chiens.

 

Le potentiel ainsi économisé pourra être utilisé plus tard, dans des parties plus physiques.

Une grande banderole rouge en travers de la piste engage les chiens de tête dans un virage à 180°. Nous nous enfonçons maintenant dans la forêt. La neige, encore plus froide ici, favorise la bonne glisse du traîneau. Une série de virages sur un magnifique plateau, et, le relief qui commence à s'inverser, indique que l'arrivée n'est plus très loin. Le dénivelé montant sur le retour est brutal. Il me faut remotiver l'attelage à plusieurs reprises pour ne pas perdre l'allure. L'arrivée est la-haut. Tout en haut de cette interminable butte.

Le bruit du télésiège, sous lequel on passe,est le repère sonore qui me donne la force de pousser le traîneau sur les 100 derniers mètres, et passer la ligne.

5 minutes, assis contre mon traîneau, seront nécessaires pour me réoxygéner et redescendre mon rythme cardiaque à des pulsations plus normales.

Mais l'effort à payer, je reprends,dans cette manche, 51 secondes sur Christian GETTLIFFE.

Après 8 étapes et environ 80 km de course, le classement général, pour la 2ème place, nous sépare de 45 secondes.

 

Classement général avant la finale.

I - Thierry FONTAINE 2 :36 :31 /// II - Christan GETTLIFE 2 :55 :23 /// III - Marc LETOUZE 2 :56 :08


1ère manche: M-5 mn

 
  

9e étape -Finale à Méribel -dimanche 16 janvier 2000

 
Lobo/Moly

Skip/Willy

London/Leader

 

Hier, la course s'est relativement bien passée, mais les chiens ont beaucoup donné dans la dernière partie. Je pense que tous les mushers doivent avoir cette angoisse avant le départ. La peur qu'ils ne veulent plus, qu'ils déccrochent.
Mais ce noir sentiment s'estompe vite lorsque je sors les " fauves " de leur boxe. Il ne leur faut pas longtemps pour manisfester leur l'envie de repartir, dès qu'ils me voient préparer le matériel.
Tant mieux !
Christian part donc 1 minute devant moi. Je le suis, bien qu'il soit invisible. Dans les premiers virages de la courses, j'assure, sans les ralentir, l'équilibre et les trajectoires de l'attelage. Une chute ou une sortie de piste, ici, serait vraiment trop bête. D'autant que la qualité de leurs 8 dernières épreuves est irréprochable. Pas d'arrêt. Pas de sorties de piste. Pas d'erreurs de direction. Mon attelage est bien rôdé, mais on ne sait jamais…
Naturellement, les chiens accélèrent, attaquant la très longue descente. Le potenciel est toujours là, mais déjà, mon attention se porte sur Skip dont la ligne commence à flotter. Pour elle, je freine légèrement le team, la stimulant jusqu'à ce qu'elle retende sa " tug-line ". Cette action me fait perdre au moins 2 km/h.
D'un autre côté, la diminution de la vitesse, réserve les autres chiens. Ils n'en seront que plus frais pour attaquer la remontée. J'espère !
Dans la partie plate du parcours, Skip raccroche, fournissant sensiblement le même effort que les autres.
Je patine d'autant plus fort qu'il me faut rattrapper, un peu, du temps perdu dans la descente.

 

Podium 6 chiens NordiquesPodium nordique 6 chiens
Les Daltons-mushers...
Christian, Thierry, Claude, Marc... Champagne !
La forêt. Le plateau. Comme la veille, ils enroulent le 2ème tiers sans difficultés, sans perte de temps.

Connaissant maintenant le parcours, je me réserve le maximum de force pour les 500 derniers mètres. J'aide les chiens en patinant, jusqu'à ce que l'allure devienne trop faible. Là, j'attaque la côte en courant a coté du traîneau, une main sur le guidon pour garder le contact avec l'attelage. La côte me paraît moins dure que la veille, et nous passons la ligne dans un dernier effort. C'est souvent comme ça, la 2ème manche !

Un chronométreur m'informe que je tourne en 23'32'', seulement 4 se condes de plus qu'hier. Je suis content, je m'attendais à pi re.

Christian m'apprend qu'il a tourné plus fort que la veille : 22'13''. Il conserve sa 2ème place.

15 heures. Remise des prix

Lobo, mon chien de tête, monte avec moi sur la 3ème marche du podium.
 

 


I - Thierry FONTAINE 2 :56 :48 /// II - Christan GETTLIFE 3 :17 :37 /// III - Marc LETOUZE 3 :19 :40 ...