Elevage Liubov Siberian Husky

Après deux heures de marche et peu de distance parcourue, Philippe nous explique qu'il serait préférable de redescendre dans la vallée pour rattraper la Trail de Salmon Lake.

13 heures. Nous prenons la pause de midi sur l'un des côtés de cette piste large d'une quinzaine de mètres. Aujourd'hui, double ration de fruits secs, chocolat et barres Muesli. Avec les parts laissés par Mario et Carlo, nous pouvons nous permettre cet extra ! 

15 heures. Nous tenons un rythme infernal! Quatre km/h - ce qui n'est pas mal compte tenu de notre chargement - c'est la moyenne calculée depuis le dernier relevé de position.Les jours qui suivent sont consacrés à s'approcher rapidement de Salmon Lake en suivant la Trail ...

Les rives du lac sont en vue. Nous apercevons aussi les contreforts de la chaîne des Kigluaiks qui borde ce réservoir naturel d'eau douce.Une courte pose pour admirer ce décor féerique, et, Philippe en profite pour nous annoncer que nous venons de dépasser le vingtième kilomètre de la journée sur cette piste. Nous sommes tous complètement épuisés mais ravis d'être arrivés. Quelques bâtisses bordent le lac. Peut-être sont elles habitées?

Nous décidons de prendre une journée de repos et, une idée en entraînant une autre, nous envisageons d'ajouter une ascension à notre palmarès... Philippe recherche les différentes possibilités sur la carte et découvre que la montagne, située en face de nous, offre beaucoup d'atouts.Elle est facile à aborder, sans neige et s'élève à 2770 pieds. Nous partirons demain, après une bonne nuit de repos.

18 heures.

Le repas préparé par Jean-Michel est assez spectaculaire! Au menu, omelette/pâtes. Les oeufs lyophilisés, en poudre, sont mélangés à un peu d'eau bouillante jusqu'à obtention d'une sorte de crème liquide. En la versant dans la poële, déjà sur le feu, l'omelette prendra forme. c'est un vrai repas consistant, puisque prévu pour cinq, que nous partageons ce soir là.

Un peu plus tard dans la soirée, nous sommes surpris par un personnage vraiment étrange. Il s'agit en fait d'une Inuit vêtue d'un grand manteau raccommodé de toutes pièces. Des longs rubans de tissus cousus les uns aux autres et enroulés autour de son cou lui servent d'écharpe. Elle s'est déplacée de son domicile, situé à environ 400 mètres du camp, pour nous apprendre que ce terrain faisait partie de sa propriété et que, par conséquent, nous ne pouvions rester là.

Notre journée de repos de demain paraissait alors très compromise! Un ignoble mensonge me permet de lui expliquer que mon ami, Philippe, a un énorme mal de dos et que l'on doit absolument s'arrêter ici pour qu'il se soigne. C'est en ronchonnant dans un patois incompréhensible que la femme esquimau repart dans sa cabane, déçue de ne pas avoir eu gain de cause.

Cette nuit et pour la première fois le soleil disparaît un moment derrière les hautes montagnes de la chaîne des Kiggluaiks. Après une grasse matinée bien méritée, un petit déjeuner long et copieux, nous préparons les quelques affaires nécessaire en cas de changement de temps, le matériel photo et les autocollants des sponsors. Sur les pentes de la montagne, l'herbe laisse rapidement la place à la pierraille. Nous évoluons sur des éboulis de roches qui se dérobent sous nos pieds à chaque pas.